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Juif du Maroc

Juif du Maroc

Voilà un blog qui décrira et donnera un aperçu de la vie quotidienne de la Communauté Juive au Maroc d'aujourd'hui mais aussi d'antan. La vie de la communauté d'un aspect intérieur, du judaïsme marocain, du Maroc, via la vue personnelle de Marocains de confession Juive ou autre, dans leur pays.


La Kahéna, cette Jeanne d'Arc Africaine.

Publié par Georges SEBAT sur 3 Juillet 2017, 11:39am

Catégories : #HISTOIRE & MEMOIRE

La Kahéna, cette Jeanne d'Arc Africaine.

Les luttes entre Arabes et Berbères pour la suprématie dans l’Afrique du nord occupèrent toute la seconde moitié du septième siècle. En 668, Okba ben Nafi envahit la Tripolitaine. Un an plus tard, il s'empare de l'Ifrikia où, après la défaite des Grecs, les Juifs de la forteresse de Benzert — la Bizerte actuelle — lui opposent une résistance d'ailleurs inutile.

Mais les tribus guerrières de l'Aurès s'insurgent et s'emparent par des victoires retentissantes de toute l'Ifrikia et même de la nouvelle capitale, Kairouan, qu'Okba venait de construire.

En 681, Okba entreprend une nouvelle campagne contre l'Aurès ; après avoir battu Koceila, roi des populations berbères réunies, il passe la montagne pour pénétrer dans le Maghreb-el-Akça (Maroc actuel)

Mais une nouvelle révolte de l'Aurès, organisée par Koceila oblige de nouveau OKba à livrer bataille contre l'armée berbère ; le conquérant arabe devait y subir une défaite décisive au cours de laquelle il succombait lui-même (683).

La conséquence de cette victoire fut la deuxième occupation de l’Ifrikia par Koceila, roi du premier empire berbère ayant Kairouan comme capitale. Règne de courte durée, car en 1688, le Khalife envoie son général Zoheir contre les Berbères qui sont défaits après des combats sanglants. Kairouan est reprise par les Arabes et Koceila lui-même périt sur le champ de bataille tandis que sa tribu, les Aoureba, est presque détruite.

Toutefois, les Djérouas, une tribu judéo berbère, paraissent avoir peu souffert des conséquences de cette défaite puisque dans les événements postérieurs on les voit au premier plan.

Profitant de l'affaiblissement intérieur de l’autorité du Khalifa, les Berbères prennent pour reine une femme : la célèbre Dahia, ou Damia, la reine des Djérouas dite Kahéna, dont le grand historien Ibn Khaldoun nous donne la généalogie ; il la fait remonter jusqu'à l'époque de la domination vandale : « Diha ou Dahia, fille de Tabeta, fils de Nicine, fils de Boura, fils de Meskeri, fils d'Alfred, fils d'Ousila, fils de Guera ».

Par ailleurs, d'autres historiens ou chroniqueurs comme Baladzoff, El-Bekri, Ibn-el-Athir, Ibn Adzari, El Tedjani, El Khairi, etc. des noms géographiques et tout un folklore, la survivance des nomades juifs, attestent amplement l'existence de cette héroïne africaine qui avait succédé à Koceila. Tous les Roums de l'Ifrikia la redoutaient ; tous les Berbères lui obéissaient.

Le nom El Kahéna est d'origine juive ou phénicienne certaine. L'historien En-Nowairi dit : « Cette femme prédisait l'avenir et tout ce qu'elle annonça ne manqua jamais d'arriver ». En effet, le Cohen hébreu prédisait l’avenir, la Bible, le Coran, Joseph et l'Arabie préislamique en témoignent.

Evidemment, la Kahéna, comme femme, ne pouvait accomplir le rituel des sacrifices, mais il lui restait toujours la faculté de prédire l’avenir. Procope dit que chez les Berbères, la faculté de prophétiser était un privilège des femmes ; c'est le même rôle que chez les Juifs, remplissaient Dénora, lioulda, etc.

Encore aujourd'hui, on trouve en pays berbère des Qoubba consacrées à des saintes femmes, dont les populations honorent et perpétuent la mémoire, en raison de la bienfaisante influence qu'elles ont exercée. Slouch a trouvé, dans le Nefoussa, une Qoubba consacrée à une certaine Oumm-eL-G'hrib, la Mère des Outres, qui est d'origine juive. Dans la Syrte et dans la Gharian, on parle encore d'une reine juive nommée Fanana qui serait l'ancêtre de la tribu des Ourichfana. Chez les Juifs dissidents d'Espagne, d'origine berbère, une femme jouait le rôle d'une sainte ou « Maa'lima ».

La statue de la reine El -khahina qui se trouve dans la commune de Baghai- Algérie.

La statue de la reine El -khahina qui se trouve dans la commune de Baghai- Algérie.

La Kahéna, d'après Fournel, commandait dans l'Aurès ; sa famille faisait partie des Djérouas, tribu juive qui fournissait des rois et des chefs à tous les Berbères issus d'El-Abter. Son origine juive une fois établie, il n'est pas difficile de voir dans cette Kahéna, la descendante d'une de ces familles d'Aronides qui depuis Onias, comme en Samarie et en Judée, étaient à la fois chefs militaires et religieux des populations juives et autres.

Suivant les récits arabes, quand Hassan Ibn-Noman eut chassé les Grecs, il séjourna quelque temps à Kairouan pour donner du repos à ses troupes. Ayant demandé aux habitants quel chef puissant restait encore en Ifrikia, il lui fut répondu que la Kahéna exerçait un pouvoir tel que, s'il parvenait à vaincre cette femme, il serait maître absolu de tout le Maghreb. Il se mit donc en marche vers l'Aurès. A la nouvelle de cette menace, la Kahéna descendit de ses montagnes à la tête d'une armée innombrable composée de Berbères et de Grecs, devança le général arabe à Baggia où elle expulsa les Roums qui s'y trouvaient encore et détruisit la ville dans la pensée que Hassan songerait peut-être à s'y fortifier.

Celui-ci fit halte près d'une petite rivière qu'en Nowari nomme Ouad-Nini et la reine s'avança aussitôt four l'y rejoindre ; mais vu l'heure avancée de la journée, Hassan n'accepta pas la bataille ; les deux armées passèrent la nuit en selle. A la pointe du jour, elles se précipitèrent avec furie l'une contre l'autre, la mêlée fut affreuse et les Berbères restèrent vainqueurs. Hassan et ses Musulmans, mis en déroute complète malgré des prodiges de valeur, furent poursuivis l'épée dans les reins jusqu'à ce qu'ils eussent dépassé le territoire de Cabès, près El-Bekri, la rencontre aurait eu lieu sur le territoire de Gabès, et l'avant-garde de l'armée de la Kahéna aurait été commandée par des anciens généraux de Koceila ; enfin, le chef de la cavalerie de Hassan aurait été tué.

Le général arabe s'empressa de transmettre à Damas la triste nouvelle de sa défaite en dépeignant le Maghreb comme une immense fourmilière de combattants sans cesse renaissants ; puis il continua sa route vers l'Orient, marchant à petites journées pour laisser aux fuyards le temps de le rejoindre. Il venait d'entrer sur les terres du point du littoral de la grande Syrte où se trouvait un puits d'eau nommé « Bachada » (abreuvoir), lorsqu'il reçut la réponse d'Abd-ei-Méiiq qui lui ordonnait de s'arrêter là où sa dépêche lui parviendrait et d'attendre.

Il s'arrêta donc et construisit les châteaux connus sous le nom de Ksour-el-Hassan.

La petite rivière qui avait été témoin de la défaite des Arabes fut appelée la rivière de la Vierge. Quatre-vingt nobles compagnons de Hassan étaient restés entre les mains de la Kahéna ; elle les renvoya tous, à l'exception de Khalid Ibn Yezid El Kaici. « Je n'ai jamais vu, lui dit-elle un jour, d'homme plus beau et plus brave que toi : je veux t’allaiter — ce qui était le signe de l'adoption — pour que tu deviennes le frère de mes deux fils. » Ce Khali devait par la suite causer à sa bienfaitrice un préjudice considérable car c'est lui qui renseignera ses anciens chefs sur les points vulnérables du royaume de la Kahéna.

La générosité que manifesta la prophétesse envers ses prisonniers s'alliait chez elle à des mouvements de sauvagerie. Persuadée que les Arabes convoitaient l'Ifrikia à cause de sa luxuriante végétation, elle pensa prévenir à tout jamais leur retour, en disant aux Berbères : « Les étrangers ne désirent de notre pays que les villes, l'or et l'argent qu'il renferme tandis qu'à nous, des pâturages, des champs à ensemencer suffisent, si nous détruisons ce qu'ils recherchent, ils ne viendront plus jusqu'à la fin des temps. » Alors s'accomplit par ses ordres une affreuse dévastation.

Les villes furent saccagées, les campagnes et les jardins ravagés, les arbres coupés, les eaux détournées ; tout ce qui pouvait inciter les Arabes à une nouvelle invasion disparut.

La Kahéna resta ainsi maîtresse du pays berbère.

Les révolutions qui ébranlèrent le Khalifat entre 639 et 700 détournèrent l'attention du Khalife Abd-el-Melik de l'Afrique.

Mais en organisant la dévastation de son empire, la Kahéna avait été mal inspirée car elle irrita les populations, parmi lesquelles étaient des Juifs et des Chrétiens sédentaires ; de plus, elle ne conjura pas le fléau qu'elle redoutait.

Après cinq années de paix, Hassan reçut l'ordre (703-704) de retourner avec des renforts et de l'argent, en Ifrikia. Une trahison de Khaled, le fils adoptif de la Kahéna, semble avoir déterminé la défaite de la reine. Celle-ci sentant sa fin proche envoya ses deux fils au général arabe, en les lui recommandant, et les fit accompagner par le traître Khaled, à qui précisément elle accordait la liberté.

Avant de partir, ses deux fils la conjurèrent d'abandonner le pays aux Musulmans et de fuir, puisqu'elle savait sa perte assurée. « La fuite, répondit cette femme héroïque, serait une honte pour mon peuple ; celle qui a commandé aux Berbères, aux Arabes et aux Roums doit savoir mourir en reine ». « Le carnage fut tel, dit Nowairi, que tous les Musulmans s'attendaient à être exterminés ; mais Dieu étant venu à leur secours, les Berbères furent mis en déroute, après avoir subi des pertes énormes. »

La reine fut tuée dans l'Aurès, près d'un puits que, du temps d'Ibn Khaldoun, on appelait encore Bir-El-Kahéna, et la tête de cette femme intrépide fut envoyée à Abdel-Méliq.

Après cette victoire décisive, Hassan retourna à Kairouan. L'Ifrikia fut enfin conquise.

Les Berbères de l'Aurès, dont 100.000 avaient été massacrés, demandèrent l'Aman ; presque tous se convertirent à l'Islam, entre autres, les fils de la Kahéna qui commandèrent 12.000 Djérouas ; ils reçurent la mission de porter, avec l'épée, l'Islam au Maghreb.

Ainsi s'éteignit, avec cette grande héroïne juive africaine, l'ancienne race sacerdotale de l'Aurès.

Charles BENSIMON
L.V.C du 01/05/1963

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G
Kahina n'était pas juive, mais païenne comme la majorité des Berbères. Elle représente aujourd'hui le symbole de la résistance Amazighe à l' occupant arabo-islamiste attardé de 15 siècle.<br /> Ces envahisseurs afro-asiatiques revenaient toujours plus nombreux sur les champs de batailles, à chaque fois qu'ils sont défaits. Ces musulmans parasites voleurs ou avides du pillages, voyaient l'Afrique du nord (Numidie), comme un passage obligé vers l'Europe chrétienne très riche.<br /> Ils pillent l'Andalousie jusqu'à l'os, mais défaits définitivement à Poitiers (Ch. Martel), où ces pillards ont du laisser définitivement de gros butins ou des caisses d'or volées.<br /> Une fois ces bédouins arabes voleurs anéantis par les Francs, ils reculèrent honteusement jusqu'à perdre définitivement l'Andalousie et partiellement l'Afrique du nord vandalisée par ces racailles musulmans. Les Turcs écrasent facilement tous ces voleurs arabes en Afrique et en Orient où ils disparurent définitivement sur la planète, jusqu'à l' arrivée des Anglais (orient) et des Francs (Afrique), dont ils sont de gentils larbins. Grâce à ces nouveaux maîtres de la planète de l'occident, leurs larbins arabo-islamistes ont pris du poile de la bête, pour se tailler une bonne partie de l'Afrique. Dès 1945 le monde arabo-bédouin est né sous l'impulsion de la France et l'Angleterre (amis des bédouins), l'Afrique Amazighe se retrouve de nouveau sous la colonisation horizontale (arab' islamique). Comment se débarrasser de ces voleurs pillards arabes mahométans, qui répandent de nouveau la misère, l'esclavage, la prostitution, la pédophilie, les maladies sexuelles, la Charia, dans presque tout le continent africain ?<br /> Seuls les Juifs (ayant déjà écrasé les Arabes) ont gardé les secrets de la solution.
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