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Juif du Maroc

Juif du Maroc

Voilà un blog qui décrira et donnera un aperçu de la vie quotidienne de la Communauté Juive au Maroc d'aujourd'hui mais aussi d'antan. La vie de la communauté d'un aspect intérieur, du judaïsme marocain, du Maroc, via la vue personnelle de Marocains de confession Juive ou autre, dans leur pays.


LA CONVERSION AU JUDAÏSME quelques questions et réponses.

Publié par Georges SEBAT sur 6 Décembre 2017, 21:42pm

Catégories : #PARU DANS LA PRESSE

LA CONVERSION AU JUDAÏSME quelques questions et réponses.

Quelle est l'attitude du judaïsme en matière de prosélytisme ? Quels sont les principes qui guident la conversion au judaïsme ? Quelle sont les raisons de ces principes ? Quelles valeurs guident les rabbins lorsqu'ils sont confrontés à des sollicitations de conversion au judaïsme dans des situations complexes ? Nous avons demandé à M. le Rabbin Moïse Ohana de répondre à ces interrogations, ce qu'il fait en formulant cinq questions et réponses que nous publions dans ce numéro et le numéro suivant de La Voix Sépharade.

Dans quelle mesure le judaïsme est-il ouvert aux conversions ?

Historiquement, le judaïsme n'a pas activement cherché à faire du prosélytisme. Il faut dire que, pour la grande partie de notre histoire, ayant nous-mêmes été une religion à tolérée, en pays d'Islam et de chrétienté tout particulièrement, nous n'étions nullement en position d'aller à la chasse dans le camp de la majorité. Indépendamment de cela, les sources rabbiniques traditionnelles (Talmud, Halakha, Midrash) ne donnent pas l'impression d'être le moins du monde intéressées à de pareilles conquêtes. On n'y encourage pas expressément les fidèles et leurs maîtres spirituels à se mobiliser pour expliquer le judaïsme aux autres et amener le message à leurs portes.

Le non-Juif serait accueilli d'autant plus volontiers que son adhésion est désintéressée, sincère et authentique.

C'est une grande mitsvah de veiller sur l'état moral et religieux de sa famille, de son entourage, de la communauté dans son ensemble et de déployer des efforts pour l'éducation juive, au niveau de la connaissance et de la pratique des mitsvot. Le judaïsme vous tient responsable pour tout ce qu'il vous était possible de faire autour de vous en la matière et que vous aurez négligé de faire.

On ne vous demande pas, par contre, de partir en croisade auprès des segments non-juifs de la population pour leur porter la bonne parole. Une partie de l'explication est que pour faire son salut, se réaliser spirituellement et accéder après sa mort au monde éternel des âmes, le non-Juif n'a pas besoin d'aller jusqu'à la conversion et à la pratique contraignante des mitsvot. Aux yeux de la Torah, il lui suffit de se conformer à un certain nombre de règles essentielles dont la croyance en Dieu, maître de l'univers devant qui l'on doit tous, Juifs et non-Juifs, se sentir responsables. Le judaïsme demande également aux non-Juifs qui viendraient à être sous sa juridiction d'adhérer aux notions fondamentales de justice et d'équité et de respecter la propriété d'autrui. Ajoutez-y le respect des normes minimales en matière de promiscuité sexuelle, celui des règles essentielles de morale universelle, et vous voilà parfaitement en règle, sans conversion aucune.

Le non-Juif peut néanmoins choisir de viser plus haut, en matière de morale et de religion, se joindre formellement au peuple de l'Alliance, adhérer pleinement aux enseignements du judaïsme et vivre par eux. Il est alors invité à suivre le rituel de la conversion pour entrer de plein droit dans la famille d'Israël. Il y serait accueilli d'autant plus volontiers que son adhésion est désintéressée, sincère et authentique.

On ne vous demande pas de partir en croisade auprès des segments non-juifs de la population pour leur porter la bonne parole.

LA CONVERSION AU JUDAÏSME quelques questions et réponses.

N'est-il pas vrai que l'adhésion sincère, telle que décrite ici, est plutôt rare pour un grand nombre de conversions dans nos communautés ?

Entièrement vrai, même si les conversions sincères existent aussi et ne doivent pas être sous-estimées. Dans la très grande majorité des cas, néanmoins, la conversion est sollicitée pour les raisons de convenance que l'on sait, le mariage en tout premier lieu. Le judaïsme n'aime pas qu'on se prête à ce jeu et le premier devoir du tribunal rabbinique (Beth Din) à qui la demande est présentée est de ne pas se faire complaisant. Il se doit d'aller au fond des choses et de vérifier s'il y a de la part de la candidate (et de son futur conjoint également) un degré raisonnable de sérieux, de réceptivité sur lesquels on pourrait bâtir afin d'aboutir ultimement à une adhésion acceptable.

J'emploie à dessein le féminin (candidate) parce qu'il me semble que c'est surtout nos garçons, plus grands lâcheurs apparemment, et à un certain âge moins fiables peut-être pour ce qui est de leurs adhésions juives, qui allaient il n'y a pas si longtemps allégrement tomber en amour en milieu non-juif. Un aspect de la question qui mériterait d'être bien analysé.

A Montréal, le Beth Din responsable de la conversion, dans lequel siègent les rabbins des congrégations ashkénazes et sépharades, invite la candidate à la conversion et son conjoint Juif à suivre une année de cours d'initiation au judaïsme au bout de laquelle on procède à une première évaluation des progrès. On insiste pour que les deux partenaires suivent le même cheminement pour donner encore plus de chance à l'adhésion d'émerger au sein d'un couple et de se renforcer. On cherche ainsi à faire d'une pierre deux coups. Le Beth Din requiert de même une initiation pratique de la candidate au vécu religieux du Shabbat, des fêtes juives et de la cacherout. La fréquentation de la synagogue et le parrainage d'un rabbin de congrégation qui suive le futur couple et se porte garant du sérieux de leurs intentions et du progrès de leur démarche sont également requis.

Même si un tribunal de trois rabbins qualifiés est autorisé à procéder de son propre chef, dans la pratique, on met des obstacles et des freins aux initiatives privées.

En Israël il existe des oulpanim pour préparer à la conversion dans un délai plus rapide, les cours d'introduction au judaïsme étant menés sur une base intensive d'immersion au niveau des connaissances et de l'initiation au vécu religieux. Le Beth Din - ici ou ailleurs - une fois raisonnablement convaincu d'avoir quelque peu mis les choses sur les rails et obtenu les assurances qu'il recherche, on procède aux étapes formelles de la conversion qui sont on ne saurait plus simples et plus rapides. Les sources talmudiques de la Halakha stipulent qu'il est du devoir du tribunal rabbinique (Beth Din) de s'assurer que le candidat n'a pas d'autres motifs en tête que celui premier de se joindre honnêtement au peuple juif, d'adhérer à ses enseignements spirituels et religieux et d'en faire sa règle de vie.

On se doit en particulier de vérifier si la conversion n'a pas d'abord pour origine, objet et motivation première, le mariage à un conjoint de religion juive, dont on se serait déjà épris. Si tel était le cas, la Halakha enjoint au Beth Din de ne pas procéder plus avant, la sincérité de la conversion étant clairement entachée. Le judaïsme ne veut en effet rien dire d'une conversion qui soit rien moins que parfaitement désintéressée et sincère. De telles conversions existent, mais elles demeurent - au départ en tout cas - relativement rares. Que faire des autres alors ?

La majorité des rabbins aimeraient s'en tenir à la règle pure et dure, et ne rien accepter qui ne soit pleinement convaincant.

Dans l'absolu, la majorité des rabbins aimeraient, par honnêteté, s'en tenir à la règle pure et dure, et ne rien accepter qui ne soit pleinement convaincant. Et certains le font, en France par exemple. Cependant, la réalité des sociétés ouvertes dans lesquelles nous vivons, les faits accomplis auxquels les familles se trouvent soudainement confrontées, la compassion du Beth Din face à de tels déchirements, les pressions de toutes sortes aussi, l'usure, le désir de sauver les meubles, de rester quand même ouvert, tout cela et quantité d'autres facteurs encore, forcent bien des Beth Din à revenir sur terre et à accepter des compromis. En même temps, néanmoins, on est soucieux de ne pas laisser les compromis dégénérer en laxisme.

On veille donc ainsi à ne pas laisser la conversion entre les mains de qui voudra bien s'en saisir. On établit des normes, on coordonne les processus et on met l'autorité des institutions et des grandes figures rabbiniques derrière. De sorte que même si, d'un point de vue halakhique, un tribunal de trois rabbins qualifiés est autorisé à procéder de son propre chef, dans la pratique, on met des obstacles et des freins aux initiatives privées, allant même jusqu'à frapper de censure les corps rabbiniques qui seraient tentés de faire cavaliers seuls. Il en résulte un certain équilibre, davantage de rigueur, des critères et des exigences quelque peu resserrés, moins d'improvisation, de laisser-aller et de passe-droits. Jusqu'à un certain point en tout cas.

Il n'en demeure pas moins que les niveaux d'exigence, les dispositions à accommoder les situations de fait ou à s'en tenir, au contraire, aux rigueurs de la loi, continueront à varier d'un endroit à l'autre. Les textes de la Halakha et de la jurisprudence (responsa) reflètent de telles divergences.

RABBIN DR. MOISE OHANA

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M
Coronavirus punition d’ ALLAH contre la Chine et avertissement pour le monde entier pour éviter l’extermination des êtres humains par Coronavirus et new virus ce Février 2020 aux non musulmans de se convertir a l’islam immédiatement et pour éviter l’enfer les morts de Sida Zika Ebola Coronavirus 90% des non musulmans.
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